De Barranquilla à Limoilou : Alexander Garavito Macias, un modèle d’intégration

Tout au long de l’année 2014, Monlimoilou.com ira à la rencontre de résidents et entrepreneurs du quartier, connus ou moins connus,  qui ont tous en commun d’être originaires de l’extérieur du Québec. Nous vous présenterons leur parcours jusqu’à Limoilou, ainsi que leurs impressions sur leur quartier d’adoption.

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L’histoire d’Alexander Garavito Macias avec Limoilou était écrite dans le ciel… C’est le cas de le dire, puisque c’est dans l’avion, en arrivant à l’aéroport de Toronto, que sa conjointe eu une révélation : « Non, on n’ira pas à Sherbrooke, mais à Québec! » Et de ce changement soudain d’idée, ce couple de colombiens débarqua directement à Limoilou.Alexander me confie que les conditions professionnelles sont très difficiles pour les plus de 30 ans en Colombie. Un jour, en lisant un journal, il est tombé sur une publicité du gouvernement canadien qui demandait des travailleurs qualifiés. Il a alors pris la décision « de faire un changement positif à sa vie ». Et il ne l’a pas regretté… Alexander et sa « blonde » – comme il se plait à la nommer- aiment vraiment leur nouveau quartier, surtout la 3e Avenue, qui lui fait penser à une rue de sa ville natale : Barranquilla. Ils y aiment la tranquillité, le design des bâtiments, les ruelles, la proximité des commerces et surtout le fait de pouvoir se balader en toute sécurité.Au départ, le plus difficile a été de trouver un logement, puisque leur dossier de crédit était vide. « Ce n’est pas facile d’arriver sans aucun historique». Mise à part cela, le reste s’est fait de manière fluide. Il faut dire que le parcours d’Alexander est pas mal différent de celui de ses compatriotes. Contrairement à beaucoup d’autres, il a eu la chance de trouver un emploi dès son arrivée, grâce au Programme d’Immersion française en milieu de travail. Malgré les cours de francisation formels offerts par le gouvernement, les immigrants n’acquièrent pas la fluidité nécessaire pour être à l’aise en milieu de travail, et peinent bien souvent à se trouver un premier emploi. Et beaucoup entrent vite dans le cercle vicieux du découragement et de la non-intégration.

Un coup de pouce aux immigrants

Dans le cadre de l’Approche Territoriale Intégrée de Limoilou (ATI), plusieurs citoyens et partenaires du milieu (dont le Centre R.I.R.E 2000, le Centre Louis Jolliet, Libre Emploi et Comergence) ont développé un projet pilote : le programme d’immersion française en milieu de travail. Novateur, le programme a offert à 12 personnes immigrantes des stages rémunérés de 12 semaines (50% du salaire était pris en compte par Emploi-Québec), ainsi qu’une aide sur leur lieu de stage pour perfectionner leur français et des ateliers sur les techniques de recherche d’emploi et le savoir-être en milieu de travail.L’objectif premier est la « remise en action » mais les avantages sont doubles : pour les immigrants, l’amélioration du français, l’obtention d’une expérience de travail et une meilleure confiance en soi ; et pour les employeurs, une sensibilisation et une démystification des codes culturels et une expérience avec des personnes immigrantes. Les intervenantes de R.I.R.E 2000 insistent : « l’immigrant n’est pas un vase vide, il a beaucoup à apporter! ».Alexander a eu la chance de faire son stage chez Papiers White Birch, au soutien technique en informatique. Au début, c’était pour améliorer son accent, puis l’équipe a vu ses qualités et lui a proposé un emploi permanent. Le stage l’a grandement aidé à mieux s’exprimer et à mieux comprendre. « Quand on vient d’ailleurs, les codes sont différents : pour faire la salutation, briser la glace, partager ou encore prendre un café, tout est à réapprendre ». Il est même maintenant capable de « synchroniser son oreille avec les différents accents » me dit-il en souriant. Ça a fait toute la différence dans son parcours. « Le chemin est difficile, il faut beaucoup de courage pour continuer. Le programme d’immersion, ça vaut la peine, et pour tous : immigrants, employeur, gouvernement ».Alexander et sa conjointe viennent de fêter leurs 2 ans de vie à Limoilou et ils se voient bien y rester encore longtemps… d’autant plus qu’au mois d’août, Limoilou pourra souhaiter la bienvenue à un nouvel habitant! Alexander qui est fier de me dire que son petit bébé sera un véritable « pure laine », me reflète l’image d’une belle mixité intégrée dans le quartier!

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