Analyse électorale (1 de 2) : Limoilou

Si la course à la mairie de la Ville de Québec ne semble pas vouloir réserver de grandes surprises, la situation dans les trois secteurs de Limoilou paraît être un peu plus serrée. Analyse en deux temps de la campagne électorale et des possibilités de victoire de tous et chacun dans les districts Limoilou et Maizerets-Lairet.Le district de Limoilou, qui recoupe entièrement le Vieux-Limoilou et une partie de Lairet (notamment tout le secteur autour du Colisée), regroupe un tissu social dense et jugé par plusieurs comme étant plus progressiste. À ce titre, les enjeux de la campagne dans le district ont été, à plusieurs égards, différents des thèmes généraux véhiculés par les deux chefs de partis respectifs. Lors du débat, on n’a à peu près pas entendu parler de régime de retraite ou d’endettement de la ville. Dans le même sens, les portraits des deux candidats ont aussi reflété ce paradigme, ceux-ci s’engageant, dans des termes parfois flous, à différentes mesures plus progressistes : davantage de transport collectif, verdissement, sécurité des piétons, pistes cyclables utilitaires, etc.Au plan électoral, le district de Limoilou représente sans doute un des districts où Démocratie Québec prévoyait avoir le plus de chances de faire une percée. Les rares sondages effectués durant la campagne électorale ont d’ailleurs clairement démontré que les districts de l’arrondissement La Cité-Limoilou étaient quasiment les seuls où l’opposition avait une réelle chance de l’emporter. De manière générale, Limoilou a toujours été un bastion des défunts Rassemblement populaire et Renouveau municipal de Québec, deux partis dont plusieurs des anciens militants se retrouvent aujourd’hui au sein de Démocratie Québec.Par contre, de l’avis de plusieurs, la stature de leur candidat dans Limoilou va potentiellement limiter leurs chances dans le district. Frédéric Chrétien, malgré un porte-à-porte inlassable, semble être limité par son inexpérience, particulièrement visible lors du débat, et par sa vision un peu floue de ce qu’il souhaite pour le quartier. Les opposants à l’administration Labeaume dans le district, sans doute assez nombreux, n’ont pas tous été convaincus et Démocratie Québec ne semble pas avoir fait le plein d’électeurs potentiels dans Limoilou. De plus, les jeunes, particulièrement courtisés par M. Chrétien, ont tendance à ne pas aller voter aux élections municipales.De son côté, la candidate sortante Suzanne Verreault d’Équipe Labeaume, a misé en bonne partie sur son bilan des quatre dernières années pour se faire réélire pour un autre quatre ans. Si son ancrage et sa présence dans le Vieux-Limoilou n’est plus à démontrer, son bilan, notamment en matière de transport durable et de développement urbain, était certainement critiquable, mais cela a été très peu mis en exergue par son adversaire. De plus, elle continue de profiter de « l’effet Labeaume », ce dernier drainant les votes de plusieurs citoyens vers les candidats de son parti. Cela sera sans doute particulièrement vrai dans le secteur du nouveau Colisée, où les citoyens et les commerçants devraient normalement profiter de l’important investissement de « 400 millions ».Si la question du nickel et de la poussière rouge n’a peut-être pas pris l’ampleur qu’on pouvait attendre, elle fut néanmoins reprise par Véronique Lalande et le sujet a soulevé les passions lors du fameux débat. Suzanne Verreault, attaquée par des citoyens sur la question, a défendu son bilan (notamment la création du Comité de vigilance du port par la Ville) et a dit faire tout son possible dans ce dossier. Si certains citoyens semblaient en vouloir à la conseillère sortante, dans les faits, le poids politique réel de la Ville dans ce dossier passe beaucoup plus par l’entremise du maire de Québec. Ce dernier a été en général plutôt mesuré sur ce dossier alors qu’on l’a vu très hargneux dans d’autres situations. Ceci dit, l’impact de cet épisode sur le vote des citoyens du quartier demeure difficile à cerner, mais il sera sans doute moins grand qu’on pouvait l’anticiper.Au global, les deux candidats ont présenté plusieurs promesses assez semblables pour le district. Démocratie Québec s’est distingué en allant plus loin sur la voie du développement durable (l’idée de généraliser le concept d’éco-quartier à l’ensemble du district) alors qu’Équipe Labeaume s’est démarqué en donnant clairement plus d’exemples concrets dans ses engagements électoraux. Aux électeurs de trancher maintenant.A suivre demain : mon analyse du secteur Maizerets-Lairet.

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